Mercredi 20 mars
Salle des thèses de la maison de la Recherche - Université Bordeaux Montaigne
Dans le cadre du programme de l'école doctorale Montaigne humanités À la croisée des savoirs
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Mercredi 20 mars
Salle des thèses de la maison de la Recherche - Université Bordeaux Montaigne
Une archéologie du genre se développe depuis quelques années dans les milieux de la recherche et de l’enseignement, qui s’appuie largement sur les corpus funéraires : tombes individuelles et monuments collectifs avec leur matériel. La lecture exceptionnelle qu’offre le milieu funéraire en matière de genre, permet de montrer que les hommes, les femmes et les enfants ne sont pas traités à égalité dans aucune culture. Au contraire, ils peuvent être distingués grâce à un mobilier propre à leur sexe ou à leur classe d’âge, mais aussi selon des rituels caractérisés impliquant différents gestes liés à l’enterrement ou à la crémation ou encore à des spécificités dans le traitement des corps ou l’architecture des tombes. Bien sûr, la hiérarchie sociale impose également des codes qui entrent en jeu dans l’inégalité des traitements funéraires. Les analyses isotopiques ou d’ADN complètent de plus en plus fréquemment aujourd’hui l’analyse archéologique des vestiges. Ils montrent que la circulation des individus est souvent genrée : les femmes circulent davantage que les hommes et plus loin, dans le cadre de résidences patrilocales et de réseaux matrimoniaux. Ils montrent également une inégalité d’accès à l’alimentation en fonction des sexes et des âges. Enfin, la visibilité des enfants est souvent affaire de culture. Dans certaines cultures, les enfants absents des cimetières, sont juste présents dans l’habitat. Dans d’autres, au contraire, ils sont valorisés par un mobilier abondant et riche, qui porte l’empreinte du sexe de l’enfant.
Placée sous l’égide de la pluridisciplinarité et du temps long, du Néolithique au Moyen-âge, cette journée sera consacrée aux thématiques de l’inégalité sociale et sexuelle et in fine du genre au travers d’une diversité de cas d’étude relatifs aux pratiques funéraires, aux objets déposés dans les tombes et les monuments, aux isotopes et à l’ADN, ainsi qu’aux sources iconographiques et textuelles. Le but de cette journée est d’informer enseignants, chercheurs et étudiants liés à l’école doctorale de notre université du potentiel heuristique des approches du genre pour l’étude des sociétés du passé comme de promouvoir ces approches dans le futur. Cette journée scientifique est organisée en lien étroit avec le BIG Bordeaux Interdisciplinaire Genre, afin d’élargir les perspectives d’étude du genre.
©Ausonius